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Tous les textes, sauf indication contraire: © Jean Robert Bourdage 2012 - 2019

6.3.11

En 1987, j’ai écrit un texte pour un cours de création littéraire. Je détestais ce programme, je sentais trop la frustration de tout le monde; les profs, obligés d’enseigner, les correcteurs blasés, les étudiants perfectionnistes ou incompris.

Ceci dit, j’ai beaucoup appris sur l'écriture.

Ce qui me trouble, c’est de voir à quel point, maintenant rendu au double de cet âge, j’ai l’impression que rien n’a changé dans ma vie personnelle, mis à part que je suis plus lucide, et que j'écris moins.

Un professeur, par contre, a su faire une différence pour moi. Le poète Marcel Bélanger. Un homme cynique, un brin épeurant, et beaucoup trop direct pour l'étudiant que j'étais à l'époque.

C'est à lui que j'ai écrit le segment autobiographique de 1987,  pour lequel il m'avait écrit, dans sa correction: «Votre texte m'a profondément touché. Vous savez transmettre de l'émotion, vous avez des choses à dire et votre langue, généralement sobre et précise, sert bien votre propos. Continuez...»

J'ai retrouvé ce texte ce matin. Après avoir fait une recherche, je viens d'apprendre que Marcel Bélanger est décédé il y a moins d'un an.

Marcel Bélanger, merci. Désolé pour le retard. Je vais continuer.
La Solitude

Là, les tentures laissent pendre
Leurs mains lourdes;
Là, les meubles sont morts.

Ton souffle et le mien, cette course
Est perdue
Et je guette les bruits.

Je monte un gros cheval de pierre
Et sans rêve
J'attends la fin des temps.

ÉLOI DE GRANDMONT (1921-1970)

Avant