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Tous les textes, sauf indication contraire: © Jean Robert Bourdage 2012 - 2019

23.5.12

L'entonnoir, mai 2012



Je t’écris à toi, l’Iscariote, malgré nos différents, parce que le temps presse.

Je n’en ai plus pour très longtemps. Une mort lente et douloureuse m’attend. Mais je garde espoir que la Judée sera sous peu libérée du joug des Romains.

Faible et enchaîné, je m’en remets donc à toi. Tu dois convaincre le Nazaréen d’entrer à Jérusalem et d’attiser le soulèvement du peuple contre l’oppresseur.

À en croire tes compte-rendus, il serait un homme extraordinaire, mais j’ai peine à croire sur parole tout ce que l’on raconte à son sujet. Pourtant, une partie de moi veut croire. Quel allié incroyable il serait!

Il est donc impératif qu’il s’oppose aux Romains, les confronte. Je sais que la tâche est lourde et les conséquences immédiates seront sans doutes dévastatrices, mais j’ai confiance que sous peu, avec ton aide et le sien, la Judée sera libre et que des décennies de paix embrasseront ses enfants.

Cette pensée, à elle seule, me donne la force nécessaire pour affronter mon exécution imminente.

Va, Judas, et devient le héros que la destinée t’a prescrit.

(Un de mes hommes te remettra 30 pièces d’argent, utilise les à ta guise)

Nous nous reverrons dans l’autre monde.

Barabbas


Avant